De retour de notre séjour paradisiaque sur la petite côte, nous avons posé les sacs à dos 24h à Dakar le temps d’un grand repas en famille où nous avons bu le meilleur des jus de bissap. Le lendemain nous avons rejoint la ville de Saint-Louis, sur l’extrême nord de la côte sénégalaise, à la frontière mauritanienne. Nous avons effectuée le trajet en taxi partagé, ce qui nous a pris 5 à 6 heures puisqu’il fallait s’arrêter à divers endroits afin de remplir la voiture pour rentabiliser le trajet. La planète nous dit merci (et notre porte feuille aussi).
Les locaux sont formels, le vent frais que l’on commence à ressentir par les fenêtres signe notre arrivée à Saint-Louis. Nous rencontrons Marie, une adorable sénégalaise qui tient une guesthouse au cœur de la ville et dont le contact nous a été donné par Thierry et Sylvie.
Une fois les présentations effectuées nous demandons conseil à Marie sur le parc national des oiseaux du Djoudj. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il est la troisième réserve ornithologique mondiale. Dans la minute qui suit, notre hôte contacte Jean Marie, un photographe et spécialiste en ornithologie, afin de nous mettre en relation. Nous sommes sur la fin du séjour et nous avons déjà bien profité des 10 premiers jours de voyage (comprendre ici que notre budget pour ce voyage est en voie d'extinction). Jean Marie accepte gentiment de nous greffer dès le lendemain sur un autre groupe de voyageurs pour une journée complète dans le parc en réduisant les coûts au maximum. En plus de cela il propose de nous déposer en ville pour la soirée, ce que nous acceptons sans hésiter.
Il nous montre le village de pêcheurs, les pirogues et les habitations rattrapées par la montée des eaux et la baisse du niveau du sable. Une famille vient à notre rencontre pour nous expliquer les destructions que les habitants ont subis ces dernières années à cause (entre autres) du changement climatique. Quelle tristesse…
Il nous propose ensuite de manger au "Slow Food" Chez Dasso où nous avons dégusté un excellent Yassa. C’est donc bien repus que nous rentrons dormir chez Marie en traversant le célèbre pont Faidherbe de nuit. Long de 500 mètres, il traverse le fleuve Sénégal (oui, c'est aussi le nom d'un fleuve) et est l’unique point de passage vers l’île de Saint-Louis.
Après une bonne nuit de sommeil et un réveil matinal, nous profitons d’un petit déjeuner offert par Marie avant de monter dans un taxi pour rejoindre Jean Marie sur le chemin qui mène au Djoudj.
Après de nombreux kilomètres de piste, nous rencontrons les deux familles (bretonnes, bien évidemment) avec lesquelles nous allons passer la journée. Nous observons rapidement nos premiers flamants (rose et nains) et dès les premières explications de Jean Marie, nous comprenons que cette visite va s’avérer riche en apprentissages et en découvertes. Il sait s’adapter aux novices comme aux passionnées, aux plus petits comme aux plus grand... la journée s’annonce prometteuse !
Nous scrutons aux jumelles des hérons et des aigrettes, en essayant de repérer les détails exposés par notre guide. Une fois au coeur du parc, nous montons dans une barque et débutons une belle promenade dans le paradis des oiseaux migrateurs.
Tout au long de notre trajet, nous avons été suivi par plusieurs guifettes (de petits oiseaux) qui profitaient des remous que créait le bateau pour pêcher les poissons qui remontaient à la surface.
De nombreux pélicans s’entassent sur un petit îlot, nous sommes en pleine période de reproduction. Il naissent gris et blanchissent en grandissant. De beaux cormorans prennent la pose pendant qu’un varan se promène discrètement. Nous apercevons plus tard un immense crocodile qui se cache sous l’eau. Espérons qu’il n’ait pas aussi faim que nous à cet instant...
De retour à l’embarcadère nous commandons un Yassa poisson dans le restaurant du parc et profitons d’un beau moment dans un cadre agréable, au doux son des chèvres. Il est à présent temps de rentrer faire la sieste avant de partir à l’assaut de Saint Louis dans l’après-midi ; eh oui, l’avantage de se lever aux aurores, c’est qu’on peut profiter d’une bien plus longue journée !
Nous marchons donc jusqu’à l’imposant pont Faidherbe et sommes malheureusement une fois de plus étonnés de la quantité de déchets qui jonchent le sol. Nous savons bien que chaque pays, en fonction de ses besoins, n’a pas les mêmes préoccupations. Mais nous ne pouvons nous empêcher d’avoir un pincement au coeur face à cette situation qui nous attriste.
Le soleil s’apprête à se coucher, la vue sur les pirogues colorées est magnifique. Saint-Louis grouille de monde et représente plutôt bien la définition du « bazar organisé ».
Des centaines de chèvres et moutons se baladent sereinement et c’est à ce moment que nous rencontrons Issa, un pur inconnu qui décide de nous faire découvrir les moindres recoins de la ville.
C’est ainsi que découvrons l’existence des Mélicans ; des pélicans domestiqués qui aident à la pêche lors de la saison des pluies et qui ont tendance à se prendre pour des moutons. Nous savons à présent que les pélicans sont doux !
Sur le chemin du retour nous tombons sur une crêperie ! En bons bretons que nous sommes il nous est impossible d’y résister… Et quel régal ! Une pâte similaire à ce que nous connaissons accompagnée de garniture bien plus exotiques qui surprennent nos papilles, un vrai délice ! Chaque jour passé dans ce pays nous fait prendre conscience de la belle relation qu’entretiennent la Bretagne et le Sénégal.
Après une dernière nuit chez Marie et un petit déjeuner copieux, nous avons décidé de sortir des sentiers battus en choisissant de rejoindre le bus qui nous ramènera à Dakar à pied. Nous avons marché avec nos sacs à dos sous le soleil africain pendant 1 à 2h en passant par des lieux si peu touristiques que les habitants (surtout les enfants) semblaient étonnés de nous voir ici. Nous avons bien évidemment choisi le pire moment pour nous exposer car nous voulions être certains de ramener un petit coup de soleil en souvenir. C’était vraiment agréable de terminer ce séjour dans la région de Saint-Louis en découvrant des paysages quasi-désertiques.
Nous sommes finalement rentrés à Dakar en bus avec la compagnie Dem Dikk, et avec le recul c’est la solution que nous conseillerions aux personnes souhaitant réaliser ce trajet. 5 fois moins cher qu’un taxi, 2 fois plus rapide qu’un transport partagé, climatisation et sièges confortables avec ceintures de sécurité. Il n’y a pas à dire, c’est une excellente option pour effectuer de longs trajets au Sénégal à moindre coût tout en gardant un maximum de confort et de sécurité.
C’est ainsi que s’achèvent nos deux semaines sénégalaises. Ce séjour a été un vrai régal pour nos yeux, nos coeurs et nos papilles. Nous étions ravis de passer du temps en famille et de faire autant de découvertes éloignées de nos modes de vie. Merci à toutes les personnes qui ont contribué à la beauté de ce voyage et à bientôt !