Jour 1 - De Ribeira à Villa Nova de Gaia, en passant sur le Douro
C’est avec Claire, une amie rencontrée à la fac, que nous nous apprêtons à découvrir Porto, la capitale de la région Nord du Portugal. Nous décollons de Nantes de bon matin, aux côtés de mon oncle, ma tante et mes cousins qui ont également eu la bonne idée de séjourner à Porto en famille ; une chouette coïncidence.
Une bonne heure de vol plus tard nous voilà sous le soleil portugais, avec des températures records annoncées atteignant les 30°c. Après un long combat contre le distributeur automatique pour obtenir le bon nombre de tickets de métro, nous rejoignons le centre de Porto. Debout depuis 4h00 du matin, nous n’avons pas encore pris le temps de petit-déjeuner. Nous sommes donc ravies de nous arrêter au marché du Bolhão, d'autant que nous pouvons aprécier nos premiers azulejos sur les façades de la Chapelle das Almas.
Le marché semble presque désert en cette heure matinale, mais de vieux souvenirs d’un périple à Madère remontent à la surface en admirant les étals : les Pastéis de Nata, ces petits flans portugais au goût bien particulier seront idéaux pour entrer dans la culture gastronomique du pays !
Nous rejoignons ensuite notre Airbnb au centre de Porto afin d’en récupérer les clefs et nous y installer, puis décidons de poursuivre la journée par la découverte du vieux Porto en nous rendant dans le quartier Ribeira qui longe le Douro (fleuve qui traverse Porto avant de se jeter dans l’océan Atlantique).
Le centre historique de la ville est plutôt vallonné, encore peu touristique pour l’heure mais très coloré. Nous décidons de nous installer en terrasse de Casinha São João afin d’y manger notre premier repas portugais.
Il fait beau, il fait chaud, et contre toute attente les plats sont extrêmement copieux ! Nous peinons à terminer la demie planche de fromages et charcuteries, tandis que les tapas (XXL) arrivent. S’en suit un terrible combat entre nos estomacs et nos assiettes, que nous perdrons haut la main en prenant une bonne leçon pour les prochains repas en extérieurs. Malgré la qualité et la quantité commandée l’addition reste dérisoire, d’autant que le quartier est habituellement très fréquenté des touristes ; quelle bonne surprise !
Nous tentons de digérer sous le soleil portugais en nous baladant dans le vieux centre, puis décidons d’embarquer pour une croisière sur le Douro : La croisière des 6 ponts (12€). En soit c’est déjà un bonheur de pouvoir sentir le vent frais dans cette phase de profonde digestion ensoleillée, d’autant que je suis particulièrement friande de ponts (chacun ses passions ;) ).
La croisière dure environ une heure. Elle débute et termine face au plus célèbre pont de la ville : le pont Dom Luis I (mon petit favori, tant pour son architecture que pour son aspect imposant mais aérien, qui permet divers types et niveaux de circulation).
Claire en revanche a craqué pour le pont Arrabida, qui d’une seule arche permet de relier les deux rives à proximité de l’océan. Tout aussi impressionnant car sans piliers centraux apparents.
Nous retrouvons ensuite le pont Infante Dom Henrique, juste en bas de notre location. Puis dans un genre semblable au Dom Luis I, se dresse l’oeuvre de notre cher M. Eiffel : le pont Maria Pia, dont la partie ferroviaire sera remplacée par le pont Saint Jean. Et enfin le plus éloigné, le très solide pont du Freixo, emprunté par environ 100 000 véhicules par jour.
Une fois cette agréable croisière terminée, nous n’avons qu’une idée en tête : acheter de l’eau ! C’est une fois réhydratées que nous traversons le pont Dom Luis I pour rejoindre Porto Cruz de l’autre côté de la rive. Les billets pour la croisière permettent de profiter d’une dégustation de porto dans cette maison, nous aurions tord de nous en priver. Nous passerons d’ailleurs un si bon moment sur la rooftop panoramique que nous enchaînerons la dégustation de Porto avec les spécialités locales à base de la célèbre boisson : le Portonic et le Portojito. Un moment vraiment agréable et reposant après une si longue journée.
Le soleil se couchant presque, nous décidons de monter jusqu’aux caves Taylor’s afin de réserver une visite guidée pour le lendemain. Notre destin en ayant décidé autrement, la réceptionniste nous invite à profiter du dernier créneau de visite. Ni une, ni deux, nous voilà avec nos audio-guides à suivre (presque seules) les chemins entre les fûts sur environ une heure. C’est un visite très intéressante que je recommande pour découvrir le patrimoine local, et qui se clôture bien évidemment par…. non pas une, mais deux dégustations de portos. Après la découverte du porto rosé en milieu d’après-midi, nous essayons en cette soirée le porto blanc, très différent et bien plus sec.
C’est tout naturellement au moment de retrouver notre appartement dans la nuit que nous avons jugé peu judicieux d’avoir alligné les dégustations de Porto sur une seule journée… Que voulez-vous, on ne se refait pas ! Bref, nous suivons le GPS tant bien que mal, et rentrons nous faire quelque chose à manger avant de s’endormir pour une bonne nuit de sommeil.
Jour 2 - Traverser Porto jusqu’à Foz do Douro
En ce premier réveil portugais nous parcourant notre nouveau quartier et rejoignons l’Église Santo Ildefonso et sa splendide façade recouverte d’azulejos. Contrairement à son aspect extérieur, l’intérieur de l’église est plutôt étroit et particulièrement sombre, étonnant.
Dans les mêmes tons, nous découvrons l’intérieur de la gare ferroviaire São-Bento, recouverte de faïences portugaises des mêmes couleurs, représentant cette fois-ci des scènes historiques.
Et puisqu’on ne se lasse pas de ces célèbres azulejos, nous marchons enfin jusqu’à la cathédrale de Sé, l’un des plus anciens monuments de la ville.
L’entrée dans l’édifice est gratuit mais l’accès au cloître revient à 3€. Nous vous conseillons de le visiter car il donne accès à des expositions, des points de vue mais également de beaux azulejos dans sa partie intérieure.
Au moment de quitter le bâtiment nous sommes tombées sur un mariage qui avait lieu au coeur de la cathédrale, au milieu des touristes. Puis nous avons traversé le parvis pour admirer les toits rouges de Porto, et avons déambulé dans les ruelles étroites et pavées jusqu’à rejoindre différents belvédères, ici appelés « miradouros ». Comme à Madère, ils offrent chacun leur différent point de vue sur les hauteurs de la ville, toujours spectaculaires.
Nous avons dégusté un Bolo de mel (une sorte de pain d'épices typique de Madère) en traversant le Jardin das Virtudes, qui offrait lui aussi un exceptionnel panorama sur le centre historique, avant de passer par le plus grand des hasards devant l’Armazem : un bar/restaurant/brocante vintage.
C’est ici que nous avons découvert le plat à chorizo et sa cuisson « sur la table ». Le serveur a donc enflammé le chorizo pré-découpé de Claire, qui s’est ouvert en fines tranches dans les flammes avant que nous puissions le déguster. Nous avons cette fois-ci eu l’intelligence de ne prendre qu’un seul « tapas » chacune, et avons eu confirmation qu’ils étaient bien au-dessus de l’envergure des tapas italiens ou espagnols. Nous concluons le repas par une visite de l’intérieur, exposant des objets tous plus insolites les uns que les autres.
En bonnes bretonnes nous avons par la suite emprunté le tramway au look de petit train touristique pour accéder à la côte et avons profité du grand soleil pour passer la fin d’après-midi à la plage, à Foz do Douro.
Après avoir observé les pêcheurs sur la jetée et fait le tour du phare, nous avons pris notre courage à deux mains et nous sommes baignées dans l’océan Atlantique. Difficile de comparer la température de l’eau à celle du Finistère puisqu’en cette saison je me baigne plutôt en combinaison… mais disons qu’elle devait difficilement dépasser les 10°c : rafraîchissant !
Le drapeau du Portugal hissé derrière nous indique l’entrée du fort de São João. Nous le contournons, le visitons et montons à son sommet afin de s’y assoir et de discuter en admirant la brume arriver sur la côte depuis la mer.
Avant que la nuit ne tombe, nous décidons de trouver un endroit sympathique pour boire un verre en admirant le coucher du soleil sur l’eau. De fil en aiguille, nous accueillons à notre table un nouveau plateau de fromages et charcuteries pour accompagner nos cocktails.
C’est vraiment agréable de terminer chaque journée aussi détendues devant de beaux panoramas, un plaisir qu’on ne prend généralement pas le temps de s’offrir au quotidien.
Quelques péripéties de cartes bancaires plus tard, nous prenons un bus et rentrons à l’appartement dans la nuit.
Pour la petite anecdote, nous avons allumé la TV pour essayer de comprendre des émissions en portugais, mais nous sommes tombées sur la version originale de … C’est Pas Sorcier ! Merci Jamy ! ;)
Jour 3 - Sur les pas d'Harry Potter
Une nouvelle fois, nous nous réveillons sous le soleil du Portugal. Nous enfilons un short et partons arpenter les rues de notre quartier à la recherche de Bom Gusto II, un pâtisserie repérée la veille. Après un court moment d’observation des vitrines remplies de toutes sortes de gâteaux typiques, nous commandons deux thés et tout un assortiment de pâtisseries portugaises dont nous ne connaissons toujours pas les noms. Hormis le célèbre Pastel de Nata, nous allons donc enchaîner les découvertes de bon matin.
Tel un grand jury culinaire, nous mangeons chacune la moitié des pâtisseries, analysons l’extérieur, l’intérieur, le goût et les textures, et comparons nos avis. C’était vraiment un moment très sympathique, qui nous aura d’ailleurs permis de tenir jusqu’à plus de 15h00 avant de manger le repas de midi. Il faut dire que même si elles sont miniatures, ces pâtisseries nous on bien repues.
Une fois la minime addition payée, nous repartons en direction du marché du Bolhão afin de le voir plus animé qu’à notre arrivée. Nous passons devant le célèbre Majestic Café, où J.K. Rowlings a écrit le premier tome d’Harry Potter, et partons acheter quelques cartes et souvenirs sur le marché.
L’ambiance du weekend est toute autre, ce qui rend le marché particulièrement agréable.
Une fois nos divers achats effectués, nous rejoignons le premier arrêt de tramway que nous trouvons et y montons. Nous allons enfin atteindre le sommet de la Torre dos Clerigos ! La visite démarre par des expositions en intérieur. Quelques escaliers nous surélèvent petit à petit, nous offrant ainsi la possibilité d’observer le quartier de plus haut. Mais ce n’est rien comparé à l'ascension qui mène au sommet.
L’église est grandiose, nous pouvons l’observer depuis les hautes balustrades qui la contournent. Ses murs rose et sa hauteur sous plafond impressionnante donnent une réelle impression d’espace et de bien être. Deux majestueux orgues se font face, on se demanderait presque comment deux objets si imposants peuvent tenir si haut, et on ne peut s’empêcher d’imaginer l'acoustique du lieu.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car quelques escaliers plus haut, nous atteignons le premier palier du clocher, profitant ainsi d’une vue qui surplombe les toits rouges de la ville.
D’encore plus étroits escaliers mènent jusqu’à son sommet. Il faut se serrer dans les angles pour que chacun puisse descendre ou monter, impossible de passer à deux à la fois. L'ascension est délicate mais l’arrivée est plus que méritée, tout est bien plus dégagé et agréable, des plaques permettent de se repérer quant aux formes que l’on perçoit à l’horizon. De ponts jusqu’à l’océan en passant par les tours des églises, la vue est vraiment splendide !
Nous redescendons ensuite pour visiter la librairie Lello juste en contrebas. La queue qui longeait le trottoir le matin même a bien diminuée, mais nous vous conseillons tout de même d’opter pour le billet coupe-file. Pour 5 € au lieu de 4, vous pourrez entrer sans attendre dans la librairie qui a inspiré les décors d’Harry Potter et plus particulièrement de la boutique « Fleury & Bott » où les jeunes sorciers achètent leurs manuels de magie. De plus, le prix de votre billet sera déduit de tout achat de livre à l’intérieur, ce qui a été mon cas.
A l’intérieur on retrouve ce célèbre et majestueux escalier courbé et des livres de toutes sortes, écrits en toutes langues, entreposés du sol au plafond. Entre fans d’Harry Potter, amateurs d’architecture et dévoreurs de livres, la librairie est bien remplie (et elle le mérite).
Il est à présent 15h00 et comme je le dis si bien : « il fait faim ». Nous décidons donc de changer des nos tapas et planches habituelles pour nous rendre cette fois-ci dans un restaurant plus traditionnel : La Ricotta. Son nom ne sonne pas portugais et c’est volontaire, puisqu’il s’agit ici d’un mélange de saveurs portugaises et italiennes. Pour une moyenne de 13€ nous avons pu profiter d’un menu très complet (apéritif, entrées, plats, desserts et vin) et nous nous sommes régalées. J’ai donc enfin pu commander de la morue et mettre à profite le seul mot portugais de mon vocabulaire, à savoir « bacalhau ».
Autant dire que nous avions le ventre bien rempli lorsque nous sommes allées attendre le tramway devant l’église do Carmo, près des enfants qui jouaient dans les bulles de savon. Nous avons ensuite roulé jusqu’au musée d’art contemporain de Serralves, mais les horaires ne correspondant pas à celles indiquées par notre guide nous avons du presser le pas et n’avons malheureusement pu profiter des jardins.
La visite du musée était cependant très agréable. Le centre était presque vide et l’exposition majoritairement plaisante, très colorées, intelligemment disposée dans des espaces aérés (mais les goûts et les couleurs…).
Une fois la nuit tombée, nous sommes rentrées tant bien que mal jusqu’au centre de Porto (les horaires n’étaient définitivement pas de notre côté ce soir là) et avons profité de traverser l’avenue des Alliés pour nous acheter un petit plaisir dans l’un des plus beaux MacDonald’s du monde (et ce n’est pas moi qui le dit) avant de rejoindre l’appartement !
Jour 4 - brunch, jardins et cocktails
En cette dernière journée à Porto, nous décidons de prendre notre temps et écrivons nos dernières cartes postales avant de prendre le métro pour la Casa da Musicà. Cette immense salle de spectacle est vraiment intrigante vue de l’extérieur. Son parvis gondolé nous a permis de faire bronzette le temps que ma famille nous rejoigne pour le fameux brunch dominical (on ne change pas les bonnes habitudes).
Nous avons tous ensemble profité du buffet à volonté (16€) du restaurant Terrella, à l’arrière de cet immense édifice. Il y en avait pour tous les goûts : à boire et à manger, du sucré, du salé et même des plats cuisinés.
Ayant atteint les limites de nos estomacs respectifs, nous sommes descendus à pied jusqu’au Palàcio de Cristal et ses beaux jardins. Le « palais » n’a de cristal que le nom puisqu’il est en fait recouvert d’un vert vieilli et semble à présent abriter des salles de sport. En revanche toute la beauté de l’endroit de trouve dans ses jardins. Diverses promenades en font le tour et chacune d’elle offre de très beaux points de vue sur la ville de Porto.
En marchant vers le centre nous sommes intrigués par des bruits dignes d’une manifestation. Les policiers sont mobilisés, en effet, mais il ne s’agit pas de portugais mécontents, bien au contraire. Aujourd’hui a lieu la « Latada », un rassemblement d’étudiants qui fêtent l’intégration des nouveaux arrivés. Les plus anciens portent leur uniforme (vous y trouverez encore une fois des liens avec la célèbre saga de sorcellerie) et les petits nouveaux eh bien …. des couleurs sous toutes leurs formes : canettes, entonnoirs, bandes de tissus etc. Chaque cursus semble représenté par une couleur, et c’est groupés par filière que les étudiants marchent et chantent autour de l’université, surplombée par la Torre dos Clerigos. L’ambiance est vraiment festive, c’est à en regretter de ne plus être étudiants…;)
Nous quittons ici ma famille qui s’en va gravir le clocher le plus haut de la ville, alors que de notre côté nous décidons de traverser le Pont Dom Luis I pour gravir … le Porto Cruz. Cette terrasse à 360° sur la ville de Porto nous a laissé de merveilleux souvenirs et nous n’avions pu goûter tous les cocktails qui nous intéressaient. C’est à présent chose faite, et nous pouvons profiter des derniers rayons de soleil sur les toits de Porto en sirotant notre verre au son du Dj, tout en se remémorant les meilleurs moments du séjour.
A la tombée de la nuit nous prenons le funiculaire pour atteindre la partie haute du pont Dom Luis I, et nous nous postons sur sa rambarde de sécurité pour contempler le coucher du soleil. Comment aurait-on pu mieux terminer ce séjour ? Je ne vois pas :).
Nous regagnons l'appartement dans la nuit noire, bouclons les sacs, et profitons de cette dernière courte soirée entre copines, car il va falloir se lever à l’aube si on ne veut pas rater l’avion qui décolle dans quelques heures.
Ce séjour aura sincèrement été une belle surprise, car même si il s'annonçait agréable dès le départ, nous ne nous attendions pas à une météo si exceptionnelle. Les vacances d’automne se sont transformées en vacances d’été l’espace de 4 jours, et nous avons pleinement pu profiter des atouts de la ville de Porto, qui a su agréablement nous surprendre.
Un grand merci à Claire sans qui ce voyage n’aurait forcément pas été le même, c’était un vrai plaisir de partager tous ces moments avec toi, j’attends notre prochain séjour avec impatience !;)