Siem Reap, Angkor et ses temples
Dimanche 11 février aux alentours de midi, Guillaume m’accompagne à l’aéroport de Paris-Orly. Je retrouve Aude, ma cousine, à la borne d’embarquement. Étonnamment nous sommes plutôt calmes, nous ne réalisons pas vraiment ce que représentent 12h d’avion et il nous est d’autant plus difficile de réaliser que demain nous nous réveillerons de l’autre côté du globe.
Nous imprimons nos cartes d’embarquement, quittons Guillaume à la douane et enchaînons avec les contrôles. Nous montons dans un avion de la compagnie Vietnam Airlines et … hallucinons. Jamais nous n’avions vu un avion aussi grand et j’étais personnellement loin d’imaginer qu’un avion long-courrier pouvait atteindre cette taille et cette capacité tout en restant confortable pour les passagers. Entre deux plateaux repas franchement bons (pour des repas d’avion) nous regardons des films sur nos écrans individuels et suivons le soleil qui se couche puis se relève. Un spectacle étonnant et confortable à 11 000m d’altitude. Après une courte escale à Hô Chi Minh (Vietnam) nous montons à bord d’un bien plus modeste appareil qui nous dépose à Siem Reap (Cambodge).
Dès la descente de l’avion, le choc thermique se fait ressentir. Nous avons quitté Paris à 0°C sous quelques flocons et ressentons les 30°c cambodgiens, un vrai bonheur en plein mois de février. Après quelques formalités administratives nous sommes accueillies à notre sortie de l’aéroport par Justine qui nous attend avec une splendide pancarte et un large sourire.
Tout cela nous semble irréel et à la fois si beau. Nous entendons nos premiers mots khmers et suivons Justine qui nous installe à bord d’un tuk-tuk. Cette sensation de vitesse à l’air libre sur des routes poussiéreuses, sans ceinture, sans porte, sans code de la route à proprement parler. Le dépaysement est complet, je ne réalise absolument pas que tout cela est vraiment en train de se produire, d’autant que nous n’avons pas dormi dans l’avion et qu’il est pour nous … 5h du matin, alors que la journée bat son plein à Siem Reap.
Nous arrivons à notre première auberge, Ivy Guesthouse. Justine y séjourne de temps en temps, c’était un lieu sûr pour notre arrivée. Nous rencontrons quelques volontaires qui travaillent avec elle à Svay Chek, des jeunes qui semblent avoir notre âge et qui ont l’air bien sympathiques. Nous tentons de manger mais il fait très chaud, nous sommes épuisées et le décallage horaire nous perturbe ; ai-je envie de manger un repas ou un petit déjeuner ? La sieste qui s’en est suivie à quant à elle été une réussite.
Requinquées, nous partons enfin à la découverte du Cambodge et débutons par le centre de Siem Reap: Pub Street. Siem Reap est située au nord du pays, c’est la seconde plus grande ville après la capitale. Pub Street est une immense rue commerçante où se rassemblent les expatriés etles touristes du coin. La rue est bondée jusque tard dans la soirée et toutes les langues du monde se mélangent dans mes oreilles. Mais nous n’oublions pas que nous sommes là pour découvrir de nouvelles choses et décidons d’emblée de goûter des insectes.
Nous savons maintenant qu’un asticot a un goût proche du bigorneau, une sorte de croisement entre poulet et poisson ; bref, j’ai de loin préféré mon premier plat khmer : un porc frit aux légumes sauce aigre douce dont je n’ai pas retenu le nom officiel.
Nous concluons cette journée par une promenade aux abords de Pub Street et rentrons dormir car le réveil va sonner aux aurores demain !
4:00, le réveil sonne. Il n’y a pas un bruit dans la nuit. Nous nous couvrons avec des vêtements longs et montons à bord d’un tuk-tuk en direction d’Angkor. Nous achetons des billets "journée" une fois sur le site, cette année les cambodgiens attendent beaucoup de visiteurs alors le prix du billet est monté de 18 à 37$ mais la visite en vaut la peine. Nous marchons jusqu’au plan d’eau qui fait face aux temples d’Angkor Wat, c’est d’ici que nous allons pouvoir admirer le lever du soleil dans quelques minutes. Nous sommes arrivées tôt et je suis étonnée qu’il n’y ait qu’une rangée de personnes devant nous. Le reste des touristes est derrière nous, tellement silencieux que j’ai eu du mal à en croire mes yeux lorsque j’ai vu l’amas d’appareils photos dans mon dos.
Nous entamons notre visite par Angkor Wat, le temple qui nous fait face. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et considéré par certains comme la 8ème merveille du monde, il est le plus grand temple d’Angkor. Il représente l’architecture classique Khmer et apparaît sur le drapeau national du Cambodge. Bâti au 12ème siècle, il est impressionnant de beauté ; malgré la couleur des pierres qui change au fil du temps il a subit quelques rénovations mais les bas-reliefs si minutieux ont gardé leur authenticité. C’est le lieu le plus touristique du pays, un réel symbole qui reste un important lieu religieux bouddhiste.
Nous avons d’ailleurs eu la chance d’être bénies par un moine au sein du temple. Il nous a attaché un bracelet de laine autour du poignet gauche et le nouait tout en chantant des prières, puis nous jetait de l’eau au visage en signe de chance et de prospérité. Par ailleurs en tant que femme il faut faire très attention à ne pas toucher un moine car cela lui vaudrait de recommencer ses prières depuis les 7 dernières années. Cela fait partie des informations culturelles importantes à connaître avant d’entamer son voyage au Cambodge.
Direction à présent le temple de Ta Prohm, le plus « naturel » à mes yeux.
Ce dernier a volontairement bénéficié de très peu d’entretien visible pour conserver son aspect pittoresque. Bien entendu les ruines sont au maximum stabilisées et certains passages interdits pour notre sécurité, mais il reste incroyable de voir ces enchevêtrements de racines et de pierres sur plusieurs hectares.
Si le décor vous parait familier c’est parce qu’il s’agit du site ou certaines scènes du film Tomb Raider ont été tournées. Pour notre plus grand plaisir les touristes étaient très peu nombreux sur ce lieu et nous avons pu visiter certaines ruines seules, ce qui procurait une sensation de calme et de bien être non négligeable avant de retourner au tumulte de Siem Reap.
Nous terminons notre visite d’Angkor par le Bayon qui est le temple principal de la ville d’Angkor Thom.
Ici les pierres des édifices tendent vers le rose, les bâtiments sont nombreux, la fatigue et la chaleur de midi se font ressentir. Nous optons donc pour ce que nous souhaitons visiter sur la carte et avançons de temples en temples par des chemins de terre battue ou de forets animées par des chants d’oiseaux tropicaux et de geckos.
Chaque coin d’ombre est apprécié et nous économisons l’eau, qui rappelons le, n’est pas potable au Cambodge – pas même pour les cambodgiens – et doit s’acheter en bouteilles scellées. A la fin de notre visite nous achetons des bâtonnets d’ananas et de l’eau avant de rentrer jusqu’à l’auberge en tuk-tuk. Après une petite sieste et un bon plat de nouilles sautées au bœuf grâce auquel j’ai perfectionné la tenue de mes baguettes, nous avons pris un bus de nuit afin de rejoindre Phnom Penh, située au centre du pays.