Un agradecimiento muy especial a la familia que nos recibió. Maxi y Gabi, muchas gracias por organizar nuestra estadía en Santiago y por tomar el tiempo para acompañarnos todos los días. Gracias por escucharnos, por sus explicaciones sobre la situación de Chile y por su sinceridad. Sin ustedes, no habriamos entendido tan bien la ciudad de Santiago. Pati, muchas gracias por su acogida, su sonrisa y su comida tan rica (nunca olvidaremos los porotos) ! Fue un placer sentirnos parte de su familia por 5 días. Les esperamos a Francia para comer pastelería con “buena onda” !
Merci également à Marie de nous avoir mis en contact et sans qui notre séjour n’aurait pas été le même.
Santiago est au Chili ce que Paris est à la France : une capitale tentaculaire grouillant à la fois de locaux et de provinciaux venus chercher les opportunités des grandes villes. C’est d’ailleurs dans cette capitale quasi-occidentale que se concentre un tiers de la population chilienne. Située au centre du pays, elle se trouve à mi-chemin entre les glaciers de la Patagonie et les déserts arides du Nord. Mais l’étroitesse de cette bande de terre nous permet également de n’être qu’à quelques kilomètres de l’Océan Pacifique à l’Ouest et de la frontière argentine à l’Est. En d’autres termes, Santiago est le point de chute idéal pour quiconque souhaiterait se faire une première idée du pays.
En ce qui nous concerne, nous avons eu la chance d’être accueillis chez Pati, Maxi et Gabi, au cœur d’une famille chilienne. Au-delà de cette précieuse rencontre et de leur accueil chaleureux, nous avons été frappé par la quantité d’informations qu’ils ont su nous transmettre et sans lesquelles nous n’aurions pu comprendre et apprécier la ville à sa juste valeur. Car à l’image de Valparaiso, notre séjour à Santiago s’effectue dans un contexte particulier. Une crise sociale frappe le pays de plein fouet depuis octobre 2019 et la capitale est nettement marquée par les affrontements et les revendications. Nos hôtes, qui vivent cette situation de l’intérieur, nous ont fournis une multitude d’explications et ont répondu avec honnêteté à chacune de nos questions. Grâce à eux, nous n’avons pas perçu Santiago comme une ville brisée ou dégradée mais plutôt comme une ville forte et unie en quête de sens et de valeurs.
Que faire à Santiago du Chili ?
Pour la première fois, nous posons les pieds dans une ville à propos de laquelle nous ne savons rien. C’est donc l’esprit vierge de toute idée que nous nous laissons guider par notre famille d’accueil. Jour après jour, nous suivons leurs recommandations et prenons note de leurs moindres conseils. De toute évidence, il n’existe pas meilleur guide qu’un local pour découvrir et visiter un lieu dans des conditions optimales. C’est le cœur rempli de jolis souvenirs que nous prenons le temps de partager avec vous les activités qui nous ont le plus marquées !
Surplomber la capitale depuis le Cerro San Cristobal
Avis aux amateurs de vues panoramiques : 20 kilomètres à l’Est de Santiago se trouve le Cerro San Cristobal. Cette colline qui culmine à plus de 800 mètres d’altitude offre une vue à 360° sur la capitale. L’endroit idéal pour prendre conscience de l’immensité de cette mégalopole qui s’étend jusqu’à la naissance des montagnes, avant de disparaître dans un filet de brume opaque. Encerclée par l’imposante cordillère des Andes, Santiago repose au cœur d’un panorama exceptionnel, tirant vers le féerique lorsque les sommets s’enneigent en hiver.
L’ascension en accès libre dure environ une heure et permet, pas à pas, de découvrir les 4 versants de la capitale. Conquis par cet impressionnant spectacle, nous ne pouvons que vous recommander d’y monter si l’opportunité se présente. Et gardez en tête qu’il est possible d’emprunter un funiculaire (1 500 CLP A/R) pour vous y rendre, ce qui peut s’avérer utile en cas de fortes chaleurs ou d’intempéries.
Partir à la découverte d’un temple Bahá’íe
Cette intrigante maison d’adoration est la plus grande surprise de notre séjour à Santiago. Le Bahaïsme est à la fois une religion et une philosophie de vie prônant l’unité de la race humaine et la paix universelle (bien que quelques zones d’ombre semblent persister au regard de l’égalité hommes/femmes ou encore de l’orientation sexuelle...). Les 8 temples associés possèdent tous une architecture aussi différente qu’originale. Ils sont répartis sur chaque continent et celui-ci est le plus récent. Inauguré en 2016, il est le temple mère de l’Amérique du Sud. Celui que l’on surnomme Temple de Lumière est formé de 9 ailes en albâtre et de verre moulé, lui donnant ainsi l’aspect d’une fleur de Lotus particulièrement lumineuse.
Ce bijoux architectural est ouvert à tous, croyant ou non et quelle que soit votre religion. Son jardin est lui aussi organisé de manière à former un Lotus ; sa partie basse comporte un plan d’eau dans lequel se reflète parfaitement l’édifice tandis que les hauteurs accueillent un espace dégagé offrant une vue plongeante sur la capitale.
Plusieurs bus mènent au pied de la colline où siège le temple (506, 507, 511) et les derniers mètres peuvent se gravir à pied (en une vingtaine de minutes), en taxi ou en stop. Il est également possible de s’y rendre de nuit, lorsque le bâtiment illumine les hauteurs de la ville.
- Achgabat (Turkménistan), première maison d’adoration Bahá’íe, aujourd’hui détruite - 1908-1963
- Wilmette (États-Unis), temple mère d’Amérique du Nord - 1953
- Kampala (Ouganda), temple mère de l’Afrique - 1961
- Sydney (Australie), temple mère de l’Australie - 1961
- Francfort (Allemagne), temple mère de l’Europe - 1964
- Panama (Panama), temple mère de l’Amérique Centrale - 1972
- Tiapapata (Îles Samoa), temple mère de l’Océanie - 1984
- Delhi (Inde), temple mère du sous-continent indien - 1986
- Santiago (Chili), temple mère de l’Amérique du Sud - 2016
S’imprégner de la singularité de chaque quartier
Commençons par l’un des plus célèbres et des plus étendus : le quartier Providencia. Proche du centre, ce quartier calme et familial abrite de nombreux bars et restaurants, ce qui justifie sa réputation animée à la nuit tombée.On y retrouve le Costanera Center ; un ensemble de 4 édifices comprenant entre autres un gigantesque complexe commercial et le plus haut building d’Amérique du Sud : Gran Torre Santiago. Du haut de ses 300 mètres, cette construction est officiellement le plus haut point de vue du continent. Il est possible d’y monter (15 000 CLP) ou d’admirer son immensité depuis la terre ferme, notamment depuis l’étonnant Parque de las Esculturas ou encore depuis l’un des nombreux ponts qui traversent le Rio Mapocho.
À deux pas d’ici et dans une bien moindre étendue, se trouve le quartier Bellavista. Jeune et tendance, il est considéré comme le quartier artistique de la capitale. On y retrouve le street-art qui nous a tant fasciné à Valparaiso, de jolies maisons colorées et un certain souffle de légèreté. En revanche, la majorité des musées se trouvent un peu plus au sud, aux abords du Centre Historique. Nous y avons visité le Museo Nacional Bellas Artes dont le hall blanc à la verrière lumineuse rappelle le majestueux National Museum of Scotland (entrée libre) ainsi que le Centro Cultural la Moneda qui proposait une superbe exposition sur l’influence du Bauhaus dans le design chilien (3 000 CLP).
C’est également dans cette zone centrale que se trouve l’incontournable Plaza de Armas. L’immense place entourée de palmiers et décorée des lettres blanches "STGO" accueille grand nombre événements, engendrant une forte affluence touristique. Lors de notre passage, nous avons eu la chance d’assister à un concours de cueca. Il s’agit d’une danse de couple traditionnelle pratiquée dans l’Ouest de l’Amérique Latine, où chaque région possède sa propre variante. Devenue la danse officielle du Chili, elle s’apparente à une parade de séduction. On y voit toujours un homme, foulard à la main, qui tente de s’approcher de la femme d’un air conquérant tandis que celle-ci va et vient autour de lui en agitant son jupon d’un air malicieux. Les partenaires, en mouvement constant, s’amusent chacun de cette situation et transmettent aux spectateurs leur énergie et leur sourire contagieux.
Non loin de là se trouve la colline Santa Lucia, qu’il est possible de gravir afin de prendre un peu de hauteur sur la capitale. Bien que moins élevée que le Cerro San Cristobal, elle abrite un splendide édifice jaune agrémenté d’une fontaine et d’une grande diversité de végétation. Un endroit idéal pour se rafraîchir lors des chaleurs estivales. Il en va de même pour l’étonnant quartier Lastarria dans lequel vous trouverez d’excellentes limonades maison près des artistes de rue. Les rues qui le constituent sont jonchées de vendeurs d’art et d’objets de seconde main exposés à même le sol. Les murs sont intégralement recouverts de phrases et de dessins symboliques, appuyant la personnalité déjà très marquée de ce quartier hétéroclite.
Goûter aux spécialités culinaires locales
Et parce que la découverte d’une culture ne se résume pas à sa population ou à son architecture, voici quelques mets que nous avons eu l’occasion de goûter durant notre séjour.
La première place revient sans conteste aux inoubliables porotos de Pati, notre maman d'accueil ; un ragoût de flageolets mélangé à une purée de courge et de maïs et agrémenté d’épices. Un régal dont aucune photo ne pourra témoigner puisque nous étions bien trop occupés à tout manger !
Nous avons également goûté à quelques spécialités chiliennes et péruviennes à l'étage du marché Tirso de Molina, où un ensemble de restaurateurs proposent un vaste choix de plats sud-américains petits budgets.
En ce qui concerne les habitudes alimentaires, nous nous sommes très bien adaptés à « la once », une sorte de goûter tardif hérité d'une drôle de tradition chilienne selon laquelle les hommes avaient pour habitude de se retrouver autour d'un verre d'Aguardiente (eau de vie de vin) en fin de journée. Le nom de l'alcool comportant onze lettres, ils avaient pris le pli de dire à leur femme qu'ils allaient prendre "la once" pour se justifier.
Côté boissons, nous avons découvert l’alcool national : le Pisco. Il s’agit d’un alcool de raisin que l'on coupe ici au Coca-Cola (Piscola) et que l'on retrouve également dans le Pisco Sour, un célèbre cocktail péruvien. Nous avons ensuite goûté au cocktail Terremoto (tremblement de terre) : un mélange de pipeño (un vin blanc jeune et sucré), d'alcool plus fort (rhum, cognac ou fernet) surplombé d’une boule de glace à l’ananas recouvert de sirop de grenadine. On en trouve un très bon à La Piojera. Et si vous en voulez un second, il suffira de demander « una replica » mais ne sous-estimez pas les dégâts que peuvent causer deux tremblements de terre… !
Comprendre la crise chilienne depuis la Plaza Italia
Depuis octobre 2019, le peuple chilien réclame avec ardeur une nouvelle constitution puisque l’actuelle, datant de 1980, avait été mise en place sous la dictature du Général Pinochet. Le pays étant revenu à une démocratie depuis 1990, de nombreux changements sont attendus au vu de la croissance continue des inégalités sociales.
C’est ainsi qu’à l’automne dernier, lorsque le gouvernement décide d’augmenter le prix du ticket de métro de 30 centimes, une profonde crise sociale éclate dans le pays. Scandant qu’ « il ne s’agit pas de 30 centimes mais de 30 ans », le peuple se révolte et fait naître la plus grande manifestation du Chili le 25 octobre 2019. Rien que dans la ville de Santiago le rassemblement atteint le million de manifestants, soit 1/18ème de la population totale du pays. La population réclame la démission de l’impopulaire président Piñera dans un pays alors paralysé par les revendications liées à la corruption, la criminalité, l’éducation ou encore la santé.
C’est sur la Plaza Italia, renommée Plaza de la Dignidad (Place de la Dignité) que la majorité des manifestants se rassemblent. Car c’est ici, au cœur de Santiago, que la capitale se divise en deux, entre quartiers huppés et zones plus populaires.
L’arrivée du Covid-19 dans le pays quelques jours après notre passage impose un arrêt des manifestations, qui reprendront très certainement de plus belle une fois l’épidémie sous contrôle.