Notre arrivée à Kep s’est faite de nuit après un trajet sous le coucher du soleil. Nous nous installons dans notre chambre à l'auberge Kepmandou, que je vous recommande.
Après un bon repas (boeuf Lok Lak) et une bonne nuit de sommeil, nous embarquons en début de matinée en direction de l'île aux lapins (Koh Tonsay).
Le trajet est agréable, nous sautons du bateau à l'arrivée et nous évadons pour une randonnée autour de l'île. Les paysages sont paradisiaques; eau limpide, sable blanc ... mais la réalité nous rattrape vite: le Cambodge, même sur ses îles, est extrêmement pollué. Les poubelles sont presque inexistantes et les locaux jettent (ou posent) leurs déchets où bon leur semble, c'est à dire partout et n’importe où. Bien évidemment, nous comprenons que le pays est occupé à se remettre de son (proche) passé douloureux, mais en tant qu'occidentales habituées au tri depuis petites, c'est assez déroutant.
Ce tour de l'île nous a mené sous les cocotiers, dans les hautes herbes, sur des plages, dans la forêt... bref, une promenade fatigante mais éblouissante. De retour à notre point de départ nous profitons d'un peu d'ombre pour manger puis arborons fièrement masques et tubas pour un petit plongeon digestif. Ici, pas de risque d’hydrocution comme en Bretagne, l'eau est à près de 30°c. Simone (étonnant prénom pour une cambodgienne), qui nous a servi à mangé le midi m'avait dit qu'elle allait pêcher ses crabes. Sur le moment j'ai bien rigolé, pensant à une blague attrape-touriste, mais nous l'avons vu faire. Les fameux crabes prêts à se faire assaisonner au poivre de Kep étaient bien là, sous nos pieds. J'avais entre temps opté pour des crevettes Amok, que je ne pensais pas aussi épicées...
Après le repas et la baignade, vient l'heure de la bronzette, et quitte à pousser le vice nous nous sommes essayées au massage traditionnel dans un décor époustouflant.
Un coup de soleil plus tard et nous revoilà dans notre barque pour un retour sur la terre ferme en fin d'après midi, des souvenirs plein la tête. Nous concluons cette journée en montant sur le toit de l'un des plus hauts bâtiments de la ville afin d'avoir un autre regard sur Kep.
Le lendemain, bien reposées de la journée farniente de la veille, nous nous rendons (malgré quelques aléas de tuk-tuk) à la ferme aux papillons. L'entrée se fait par donation (généralement 1$ par personne) et le premier espace tropical est vraiment spacieux et dépaysant.
Nous nous y promenons tranquillement entre les papillons et les fleurs colorées. Le deuxième espace abrite en revanche un tout autre type de papillons: ceux qui atteignent 17cm d'envergure. Leurs cocons sont tout aussi impressionnants. J'ai en revanche eu la triste impression que ceux-ci étaient emprisonnés dans un espace bien trop petit par rapport à leurs dimensions, et ça se ressentait à la vue de leurs ailes abîmées par les filets qui nous entouraient. Avant de sortir de la ferme nous nous sommes accordées quelques minutes de balançoires géantes afin de satisfaire les grands enfants qui sommeillent en nous.
Nous empruntons à présent un raccourci mi-impressionnant mi-dangereux et débutons un trek de 4 kms en faisant des pauses ombragées face à des paysages mêlant forêt et mer. A notre grand étonnement nous croisons sur notre chemin ... des singes. Comme nous avons à peine rencontré 4 personnes en une heure de randonnée, la forêt est plutôt déserte (ce qui, je trouve, a rendu cette sortie si intéressante) et les singes sont posés sur leur branche ou sur le sol, bien heureux de ne pas être dérangés dans leur habitat naturel. Ni fuyants, ni agressifs nous les avons observés de plus ou moins près avant de terminer la promenade par un bon cocktail de fruits et des crêpes dans un restaurant breton nommé Le Bout du Monde en plein milieu de la cambrousse. Preuve irréfutable que "les bretons sont partout".
Comme chaque jour passé en bord de l’eau, nous terminons la journée par une baignade sur la grande plage de Kep et rentrons à l'auberge pour une soirée barbecue.
Et comme un voyage n'est pas vraiment un voyage sans tourista, nous avons pu goûter à ce plaisir local durant les 24h qui ont suivies (nous ne savons toujours pas qui, de l'ananas ou du glaçon, est le coupable...).
Mais les aléas de la vie ne nous ont pas empêchées de poursuivre notre séjour et c'est en van que nous avons rejoint Sihanoukville avant d'embarquer pour l'île de Koh Rong Samloem.