Jour 1 - Le festival du vent

En quittant la sublime île de San Andrés, la noirceur du ciel carthagénois se substitue aux nuances de bleus de la mer des Caraïbes. Rapidement, notre regard est attiré par une multitude de points colorés ornant le ciel colombien. La météo orageuse n’est pas le fruit du hasard ; août semble réputé pour connaître de forts vents et nous apprenons qu’un week-end de fête est organisé chaque année dans le pays en cette occasion : le festival du vent.

Nous envions les colombiens qui fixent le ciel entre concentration et éclats de rires, alors une fois les sacs déposés à l’auberge, nous achetons à notre tour un joli cerf-volant et rejoignons les milliers de locaux qui s’en donnent à cœur joie. De toute évidence, nous manquons d’entraînement … mais nous apprenons rapidement de nos erreurs et notre splendide cerf-volant multicolore finit par planer dans le ciel colombien, au milieu des siens.

Satisfaits de nos exploits, c’est l’estomac vide que nous partons en quête de l’enseigne Espiritu Santo. Cet immense restaurant/cantine chaleureux aura su ravir nos papilles pour une poignée d’euros. De nombreux colombiens y mangent le plat du jour pendant que les touristes s’essayent aux spécialités locales, sans regrets !

La chaleur s’effaçant au même rythme que le soleil, nous optons pour une promenade digestive allant du centre historique coloré jusqu’aux remparts qui encerclent Carthagène. Les dernières lueurs ne font qu’embellir les fortifications autrefois protectrices de la ville et ses couleurs n’en paraissent que plus fortes. Idéalement implanté, le célèbre Café del Mar trône face à la mer, drapeau au vent… Mais c’est assis dans un créneau de la muraille que nous choisirons d’admirer le coucher du soleil, en amoureux.

Jour 2 - Histoire, fleurs et couleurs

Après une nuit agréablement climatisée et un petit déjeuner sur les toits de la vieille ville, nous repartons à l’assaut du climat tropical carthagénois.

Incontestablement, le meilleur moyen de découvrir Carthagène est de flâner dans ses ruelles pavées aux maisons colorées et aux balcons fleuris. L’architecture coloniale du centre historique est parfaitement conservée et entretenue, justifiant sans équivoque son rang au patrimoine mondial de l’UNESCO. Curieux d’en savoir davantage sur l’histoire de la ville et ses anecdotes, nous choisissons de rejoindre un groupe de voyageurs venus des quatre coins du monde pour participer au Free Tour Cartagena.

Fondée en 1533, Carthagène des Indes est rapidement devenue un accès commercial et portuaire stratégique de par son emplacement. Assiégée à plusieurs reprises, les espagnols présents à l’époque décidèrent, pour se protéger, d’édifier autour de la ville une muraille sur laquelle nous marchons aujourd’hui.

Dans la catégorie des souvenirs peu joyeux se trouve également le Palais de l’Inquisition, voué à dénoncer et torturer les personnes suspectées de crimes divers tels que la bigamie ou encore la sorcellerie. Aujourd’hui ouvert à la visite vous pourrez y apercevoir d’anciens instruments de torture, et sur sa façade à l’abri des regards, la fenêtre de la dénonciation. On estime à 800 le nombre de personnes ayant perdu la vie ici, jusqu’à l’indépendance de 1821.
Et cette indépendance, Carthagène la doit en partie à Simón Bolívar, ancien président du pays dont vous trouverez l’une des nombreuses statues sur la Plaza Bolívar, face au palais.

Côté architecture nous avons pu apprécier la grandeur de l’église San Pedro Claver, la couleur du Théâtre Heredia, la somptueuse cour intérieure de l’Université de Carthagène et la célèbre porte de l’horloge, ancien point d’entrée de la ville aujourd’hui devenu un point de ralliement central.

Les nombreuses et somptueuses places colorées sauront également vous émerveiller, et si vous ouvrez l’œil, vous pourrez apercevoir des palenqueras, vendeuses de fruits parfois vêtues des couleurs du pays.

Une sieste et un repas plus tard, le moment est venu de visiter le château San Felipe de Barajas. Trônant fièrement au sommet de la colline San Làzaro, le château surplombe la ville et offre un merveilleux panorama sur la baie de Carthagène.

Après quelques efforts pour gravir les marches qui nous séparent du bastion, nous pouvons débuter la visite de la plus grande forteresse jamais construite par les espagnols sur leurs colonies. Une construction de toute évidence bien pensée puisqu’elle n’a jamais été assiégée, probablement grâce à sa galerie de tunnels souterrains stratégiques. Il est d’ailleurs possible d’en visiter certains si vous vous sentez l’âme d’un aventurier.
Malins que nous sommes, nous avions choisi l’horaire idéal pour profiter du coucher de soleil une fois la visite terminée et nous sommes ravis d’avoir ainsi clôturé notre journée.

Jour 3 - Bocagrande, l'autre visage de Carthagène

Sans le savoir, nous entamons aujourd’hui l’une des plus chaudes et humides journées de notre existence. Alors on veut bien entendre qu’en tant que bretons notre seuil de résistance à la chaleur puisse ne pas être très élevé, mais supporter 40°c quand un orage s’annonce sur la côte caribéenne, ce n’est pas donné à tout le monde. Cela dit, nous quittons Carthagène demain et malgré les avis négatifs qu’il cumule, nous tenons à découvrir le quartier de Bocagrande par nous même. Eh oui, parce qu’en plus de ne pas supporter les températures supérieures à 25 degrés, le breton est têtu …

Sans trop réfléchir nous entamons à pied (et à 11 heures tapantes) les 5 kilomètres qui nous séparent de Bocagrande. Rapidement, nous nous retrouvons contraints de faire des pauses pour boire et essorer nos vêtements trempés. Comme quoi, deux cerveaux ne suffisent pas toujours pour avoir des idées lumineuses…
Quelques litres de sueur plus tard, nous décidons de nous refroidir sous la climatisation d'un immense centre commercial avant de goûter à la célèbre chaîne colombienne : Crêpes & Waffles. Non ce n’est pas une blague, et oui les crêpes étaient bonnes (cherchez-les bien, elles sont cachées sous la garniture) !

Les heures les plus chaudes à présent derrière nous, l’exploration de Bocagrande peut débuter. De loin on y trouve un petit air de Miami avec ses grands buildings, et de près on y trouve des buildings, des buildings et ... des buildings.😅

Plus sérieusement, il s’agit du quartier le plus huppé de Carthagène et il s’avère qu’il est justement prisé pour ses hôtels, ses bureaux et ses boutiques, donc cela n’a rien d’étonnant. Comme annoncé, nous sommes à des années lumières du charme du centre historique, à tel point qu’il en est difficile de croire que nous sommes toujours à Carthagène. Nous nous offrons tout de même une petite baignade par principe mais là où on veut nous faire voir une plage bordée de palmiers, nous y voyons plutôt une plage en bord de route surplombée de … buildings. Promis, c'est la dernière fois que j'emploie ce terme ! 🤐

Mais ne soyons pas grincheux, un joli coucher de soleil s’est offert à nous, ainsi qu’un dernier arc-en-ciel avant que l’orage n’éclate et que les températures ne retombent enfin. De retour à l’auberge en Uber, notre dernier repas aura été une immense pizza avec une pâte de farine de maïs, un régal original ! Et nul besoin d’évoquer le rapport qualité/quantité/prix, une fois de plus optimal.

C'est donc l'âme colorée et la mémoire pleine d'histoires que nous quittons la côte caribéenne afin de rejoindre la surprenante et controversée Medellín.

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