3 jours sur la Great Ocean Road
Après avoir passé une semaine à Sydney, nous partons à la découverte de Melbourne, au sud du pays. L’ambiance y est complètement différente. La ville nous paraît à la fois moins touristique et plus authentique. À quelques kilomètres de là, se trouve le départ d’une route mythique qui longe l’océan sur 243 km. Ça tombe bien, des amis nous prêtent leur voiture le temps d’un week-end. Allez, montez, on vous embarque pour 3 jours sur la Great Ocean Road !
Jour 1 : Premiers kilomètres sur la Great Ocean Road
Un road trip imprévu
Avant de commencer, voici un peu de contexte. L’an passé, nous avons sympathisé avec un hongrois en Équateur. Cette année, il a suivi sa fiancée à Melbourne et ils sont venus passer le nouvel an à Sydney. Nous nous y sommes retrouvés et les avons hébergé dans notre Airbnb pendant les fêtes. En contrepartie, ils nous ont proposé d’emprunter leur voiture lorsque nous serions à Melbourne le temps d’un week-end.
Sans surprise, les rôles restent les mêmes qu’en France : Guillaume pilote, et moi, je copilote. J’ai préparé l’itinéraire en amont, et je n’ai plus qu’à le guider vers les différents points d’intérêt. Nous avons déjà roulé à gauche lorsque nous étions allés voir ma petite sœur en Irlande du Nord, mais l’organisation des routes est assez différente ici, notamment lorsqu’il s’agit de tourner dans les carrefours. La traversée de Melbourne se passe sans encombre, et nous empruntons l’autoroute A1 jusqu’à Torquay, où commence réellement le périple.
Torquay se trouve à environ 1h30 de Melbourne, et c’est ici qu’on a la chance d’apercevoir nos premiers kangourous. Ils sont une dizaine à sauter dans un champ sur notre gauche, alors qu’on arrive sur la plage de Bell’s beach. Pour la petite histoire, Bell’s beach fait partie des plages les plus célèbres du pays. C’est ici qu’a été tourné le film Point Break dans les années 90 et le spot accueille chaque année les meilleurs surfeurs du monde lors du Rip Curl Pro.
L'aventure commence bien
À vue d'œil, il n’y a personne à l’eau. L’air est toujours aussi chaud, mais le vent commence à se lever. Nous sommes presque seuls sur la plateforme en bois qui surplombe la plage, à regarder le soleil se coucher derrière les falaises. On profite de l’instant, sans se douter que les prochains arrêts seront tout aussi beaux.
On reprend la route à la nuit tombée, dans le but de trouver un spot gratuit et confortable pour passer la nuit. Sur cet axe, de nombreux panneaux signalent aux voyageurs qu’il est interdit de camper ou de dormir dans sa voiture à certains endroits. On passe sous l’arche qui indique le début officiel de la Great Ocean Road (Memorial Arch) et on se met en quête d’un lieu un peu plus reculé pour passer la nuit dans le coffre de la voiture. Le parking de l’Allenvale Mille Campground, près de Lorne, semble répondre à nos critères. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à y avoir pensé. On se gare devant le camping, on rabat les sièges, on gonfle les matelas, et on tente de s’endormir dans la chaleur d’un si petit espace.
Jour 2 : Le meilleur des trois jours sur la Great Ocean Road
L'incroyable faune australienne
À quelques kilomètres de là, le lever de soleil sur Teddy’s Lookout nous fait presque oublier que la nuit a été courte. Face à nous, l’océan indien s’étend à perte de vue. Les courbes de la Great Ocean Road séparent la mer et la forêt avec élégance. Il fait à la fois bon et frais, à croire que la tenue “doudoune-short-claquettes-chaussettes” a été inventée pour cette occasion.
On roule jusqu’au second point d’intérêt de la journée : Kennett River. Il paraît qu’on peut y voir une belle partie de la faune australienne si on ouvre bien l'œil. On décide d’avancer en direction de la Grey River Road et la première espèce que nous croisons (et sur laquelle je manque de marcher) est un serpent. Il est marron, plutôt fin et pas très grand. On le contourne délicatement, et on redouble d’attention. On aimerait bien que notre premier road trip australien ne soit pas le dernier.
Un peu plus tard, sur le même bord de route, on aperçoit un cacatoès à hupe jaune, le plus répandu d’Australie. Et à quelques pas de là, perché sur un arbre devant lequel on venait pourtant de passer, un koala dort paisiblement. Agrippé à une branche assez basse, on peut voir sa fourrure bouger à chaque fois qu’il respire. Il a l’air tellement doux. C’est une chose de voir des animaux dans des parcs dédiés, mais s’en est une autre de pouvoir les observer dans leur milieu naturel. On y voit certainement moins d’espèces, mais ça nous pousse à ralentir et à mieux observer la nature. Nous sommes ravis de pouvoir passer 3 jours sur la Great Ocean Road, il n’en fallait pas moins !
Vous préférez les pingouins ? Rendez-vous à Punta Tombo, sur la Peninsula Valdés, pour admirer la faune argentine.
Des points de vue à couper le souffle
Ravis de notre promenade en forêt, nous regagnons le niveau de la mer avant de grimper jusqu’au Marriner’s Lookout. Le spot offre une vue imprenable sur Apollo Bay. On profite d’être à proximité d’une ville pour se ravitailler, et je décide de faire un crochet par l’Apollo Bay Bakery, une boulangerie réputée pour ses tartes (les fameuses pies qu’un ami australien nous a recommandé de goûter). La plus populaire est celle aux noix de St Jacques, mais j’opte pour la version saucisse/fromage/chilli et je suis agréablement surprise !
Nous roulons ensuite jusqu’à Cape Otway Lightstation où nous faisons la rencontre d’un français (Reda) et d’une suisse (Manon) qui nous rappellent à quel point le monde est petit. En effet, Reda vient de participer à une émission de téléréalité dont les voix off sont rédigées par Mel, une québécoise que nous avons rencontrée en Équateur ! La balade qui démarre à droite du phare ne mène pas à grand-chose. Le point de vue annoncé est obstrué par de grands arbres, mais on ne se décourage pas pour autant. Un deuxième sentier, à gauche du portail, nous éloigne un peu du phare et nous permet de l’observer de loin. Il est aussi possible de le visiter pour 19.50 AUD, mais la dernière entrée se fait à 16h30 et il est déjà tard. En reprenant la route, on aperçoit un koala manger des feuilles dans les branches d’un eucalyptus, avec son bébé sur sur le dos. C’est déjà exceptionnel de pouvoir observer cet animal, mais sachant qu’il dort une vingtaine d’heures par jour, le voir s’activer relève de l’exploit !
Ayant appris de nos erreurs de la veille, on part en quête d’un parking gratuit sur lequel on pourra passer la nuit. Le spot idéal se trouve près des toilettes publiques de Princetown. Dit comme ça, on comprend que ça ne fasse pas rêver. Pourtant, il s’agit d’un parking vide, idéalement situé le long de la Great Ocean Road, abrité par des arbres, doté de toilettes avec un point d’eau, et le est sol particulièrement plat. Que demander de plus ?
On prépare notre chambre (le coffre), on se cuit des pâtes à même le sol, et on décide de faire un aller-retour à Gibson Steps pour profiter du coucher de soleil. Le ciel étant de plus en plus sombre, on comprend rapidement qu’on ne verra pas grand chose ce soir. Cela ne nous empêche pas de descendre les 80 marches qui nous séparent de la plage pour admirer les formations rocheuses de plus près. Difficile d’imaginer que les piliers de calcaires qui se dressent au milieu de l’océan étaient autrefois reliés aux falaises. D’ici on peut marcher jusqu’au 12 Apôtres, mais on décide de se garder la surprise pour demain matin. Avec un peu de chance, le soleil sera de la partie.
Jour 3 : les formations géologiques de la Great Ocean Road
Les 12 apôtres sous la pluie
5:20, le réveil sonne. Le bruit des gouttes sur le toît de la voiture nous indique qu’on ne verra probablement pas le soleil se lever ce matin. On roule tout de même jusqu’au 12 apôtres, qu’on nous a vendu comme étant l’apothéose de ces 3 jours sur la Great Ocean Road. Ces étonnantes tours de calcaire culminent à plus de 40 mètres au-dessus du niveau de la mer, et malgré la pluie qui nous tombe dessus, le paysage demeure vraiment spectaculaire. Par ailleurs, les 12 apôtres ne sont plus que 8, puisque l’eau, les vagues et le vent ont eu raison de 4 d’entre eux.
Une fois l’averse passée, nous nous rendons à Loch Ard Gorge, quelques kilomètres plus loin. La noirceur du ciel fait ressortir les couleurs naturelles du lieu. D’ici, on comprend parfaitement le fonctionnement de l’érosion sur les blocs de calcaire. On peut même deviner quelles seront les prochaines parties à tomber.
En parlant de tomber, l’histoire du prochain point d’intérêt est plutôt cocasse. Si cette nouvelle formation rocheuse se nomme London Bridge, elle ne ressemble pas vraiment au célèbre pont londonien. Et pour cause ! En 1991, la première arche (qui reliait la seconde à la falaise) s’est tout simplement effondrée. Par chance, personne n’a été blessé, mais imaginez la tête des deux touristes qui sont restés coincés de l’autre côté. Heureusement, l’histoire se termine bien, puisqu’ils ont rapidement été hélitreuillés et ont regagné la terre ferme.
Un road trip qui finit bien
Place au dernier arrêt du road trip : The Grotto. L’endroit est loin d’être aussi connu que les 12 apôtres, mais il n’en demeure pas moins impressionnant. Ici, il est possible d’observer les gigantesques blocs de calcaire depuis différents points de vue. Depuis les hauteurs, on aperçoit des sortes de piscines creusées par l’érosion. Et depuis la plateforme, on peut observer ce phénomène géologique dans les moindres détails. En empruntant les escaliers, on peut même voir les vagues à travers une arche creusée dans la roche.
C’est ici que se termine notre road trip de 3 jours sur la Great Ocean Road. L’heure est venue de rentrer à Melbourne et de restituer leur voiture à nos copains. C’était une très belle expérience et nous avons adoré découvrir un autre visage de l’Australie, loin des villes et du confort qui s’y trouve. Moi qui avait dit ne jamais vouloir mettre un pied dans ce pays grouillant d’animaux mortels, je suis conquise. Et la bonne nouvelle, c’est que le PVT Australie est accessible jusqu’à 35 ans. Mais pour le moment, la priorité, c’est d’aller activer notre PVT Nouvelle-Zélande !
Organisez votre road trip sur la Great Ocean Road :
- Au mois de janvier, il fait très chaud la journée, mais il peut vite faire moins de 20 degrés la nuit.
- Pensez à indiquer “no toll” sur votre GPS, afin d’éviter les péages sur la route.
- Il y a des toilettes publiques propres un peu partout.
- Le camping sauvage est interdit, mais vous pouvez utiliser des applis telles que Campermate pour trouver un spot pour la nuit.
- L’essence coûte environ moitié moins cher qu’en France.